LONGUEVILLE Charles.
Né en 1829 à Lamballe.
Mort en 1899 à
Lorient.
Aquarelliste,dessinateur,peintre.Il
sort de l'école navale en 1845.
Il est peintre
reporter de sa période. Du fait de son métier
il a beaucoup voyagé.
Charles Julien Fidèle Longueville est né le à Lamballe
(Côtes-d'Armor)après des études
secondaires au collège communal de Lorient
(collège d’Aumale, actuellement Lycée Dupuy de
Lôme), la grande pépinière d’officiers de marine
de ce temps-là, Charles Longueville entre à
l'École navale de Brest en 1845.
À la sortie, il reçoit son premier embarquement
à Cherbourg, sur la frégate Reine Blanche, sur
laquelle il gagne l’océan Indien. Passé sur une
autre frégate, l’Artémise, il y navigue pendant
deux ans, mouillant notamment aux îles Bourbon
et Maurice, à Sainte-Marie de Madagascar et
Nossy-Bé, Zanzibar, Pondichéry, aux îles
Saint-Paul et Amsterdam.Rentré en France au
printemps 1850, il connaît plusieurs
embarquements de courte durée, avant d’être
affecté en 1852 sur une frégate hôpital, la
Caravane, qui transporte des fonctionnaires
coloniaux vers le Sénégal, les Antilles et la
Guyane, et en ramène des convalescents plus ou
moins gravement atteints par des maladies
tropicales. Il effectue deux rotations dans ce
cadre. Revenu à Lorient, il connaît à son tour
la maladie, un psoriasis rebelle qui ne le
quittera qu’épisodiquement, sa vie durant. Il
fait ainsi deux séjours prolongés dans des
hôpitaux parisiens en 1854 et 1858. Entre les
deux, il embarque sur la frégate la Thisbé, qui
part pour deux ans rejoindre la station navale
du Brésil et de la Plata. Cela lui permet de
revoir Rio-de-Janeiro, et de découvrir Bahia,
Pernambouc et Montevideo, cette dernière ville
en pleine révolution. Ayant participé, avec
l’équipage de la Thisbé, à réduire un incendie
qui ravageait un entrepôt, il a l’honneur d’être
décoré de l’ordre impérial du Brésil par
l’empereur Pedro II en personne.En 1858, Charles
Longueville suit une formation qui va orienter
la suite de sa carrière. Pendant neuf mois,
d’abord à l’école de tir de Vincennes, puis au
bataillon d’apprentis fusiliers, nouvellement
créé à Lorient. A l’issue, il rejoint Toulon, où
il embarque pour quatre pleines années sur le
vaisseau l’Algésiras, le deuxième de l’escadre
d’évolution. Il y commande la compagnie de
débarquement, unité constituée à bord des
bâtiments de la marine pour combattre à terre
lorsque ceux-ci abordent une côte hostile.Cette
période est l’une des plus riches de sa vie,
tant au plan professionnel qu’artistique :
en 1859, la guerre d’Italie mobilise l’escadre
pour transporter l’armée impériale à Gênes, puis
assurer en Adriatique le blocus de Venise ;
en 1860, la flotte séjourne en baie de Naples
tout l’été, pour contrôler l’expédition de
Garibaldi et la fin du Royaume des
Deux-Siciles ; 1861 voit l’escadre au
levant, pour protéger les chrétiens maronites, à
la suite des massacres perpétrés par les
druses ; enfin, l’année 1862 est
celle où l’escadre mouille par deux fois à
Naples, visite les ports de l’Algérie et
séjourne en Corse. Charles Longueville est promu
lieutenant de vaisseau le 3 octobre 1860 et fait
chevalier de la légion d’honneur le 31 décembre
1861. De ces voyages, il ramène une large
moisson de croquis et d’esquisses, qu’il
exploitera par la suite.De retour à Lorient en
novembre 1862, il épouse trois mois plus tard
une jeune fille de Morlaix, Mathilde Desloge. De
cette union, naissent deux fils à Morlaix,
Charles le 9 novembre 1863, et Edouard le 12
novembre 1864. A l’automne 1863, il devient
membre de la Société des aquafortistes. Dans ce cadre, il
produira une trentaine d’eaux fortes entre 1863
et 1872, dont une moitié avant 1865. Il expose
au Salon à Paris en 1865 et 1870Pendant l’année
1864, il commande une frégate à roues, le
Panama, placée en réserve de 2ème catégorie.
Puis, en avril 1865, il est affecté à Cherbourg,
dans l’escadre cuirassée en cours de
constitution, et prend le commandement de la
compagnie de débarquement de la frégate
cuirassée la Flandre. Il n’y reste qu’un an,
pendant lequel il participe à une croisière à
Madère, aux Canaries et au Portugal. Puis il
prend le poste d’instructeur d’infanterie sur le
Borda, en rade de Brest, qui abrite l’école
navale.C’est alors que sa femme et son fils aîné
décèdent à cinq jours d’intervalle, à la fin de
l’été 1865, victimes de la diphtérie. Il se
retrouve seul avec son second fils, qui sera
élevé par ses grands-parents maternels à
Morlaix. Désormais, sa seule ambition est de
rester en poste à Brest, pour ne pas s’éloigner
de son fils. Il demeure ainsi huit ans sur le
Borda, période seulement interrompue par la
guerre de 1870, où il est commandant en second
du 3e
bataillon de fusiliers marins de Brest, qui
défend le fort d’Ivry au siège de Paris.Il
achève sa carrière d'officier de marine au grade
de capitaine de
frégate et obtient sa retraite en
décembre 1874. Il
s'installe à Paris avec son fils, qui commence
ses études secondaires.
Sur sa demande, le ministre de la marine et des
colonies le nomme « peintre de la
marine », le 31 mars 1875, le sixième d’une
fonction créée en 1830. Désormais, la peinture
et le dessin occuperont son univers jusqu’à sa
mort.Charles Longueville se remarie le 5 mai
1879 à Paris avec Marie Eblé, petite nièce du
général qui fut commandant en chef des équipages
de pont à la grande armée pendant la campagne de
Russie. De leur union naissent encore deux fils
à Paris, Charles le 15 juin 1880, et Jean le 18
avril 1883. En 1885, son fils aîné Edouard,
atteignant sa majorité, reste seul à Paris,
cependant que le reste de sa famille s’établit à
Lorient. Cette dernière période le voit mettre
un point d’orgue à son activité artistique, avec
la production de quatre albums racontant ses
voyages, où « chaque page est composée d’un
texte écrit avec élégance à la main et, en haut
de la page, d’un dessin à la plume de même
style, l’ensemble étant accompagné et relié par
un élément de botanique : plante, feuillage
ou fleurs dont le style rappelle l’estampe
japonaise » (Anne Raffray).Miné par sa maladie, qui
progresse pendant sa vieillesse, il s’éteint à
son domicile lorientais, le
L ' Alabama coulant
sous le feu du Kearsage.
Longueville sculp.
Paris publiée
par Cadart & Luquet.
Imp. Delâtre.
.140 euros.
Ayant toujours vécu de son métier
d’officier de marine, Charles Longueville n’a
apparemment jamais monnayé ses œuvres, à l’exception de
ses eaux fortes, qui étaient commercialisées par Alfred
Cadart, l’éditeur de la « Société des
Aquafortistes », puis de « l’Illustration
Nouvelle » qui lui a succédé. De fait, l’essentiel
de ses œuvres est encore détenue aujourd’hui par ses
descendants et des relations proches.Ceci explique
pourquoi il est si peu connu : seules ses
eaux-fortes sont en partie présentes dans de nombreux
musées : Metropolitan Museum of Art (New-York -
USA), Five College Museums (Deerfield - Massachusetts -
USA), Museum of Fine Arts (Boston - USA), Fine print
collections (Georgetown - D.C. - USA), National Gallery
of Australia (Canberra - Australie), British Museum
(Londres - Royaume-Uni), Victoria and Albert Museum
(Londres - Royaume-Uni), National maritime museum
(Greenwitch - Royaume-Uni), Aristotle University
(Thessalonique - Grèce), National Gallery of Canada
(Ottawa - Canada), Musée de la Marine (Paris),
Bibliothèque nationale (Paris-cabinet des estampes).Son
œuvre picturale est beaucoup plus confidentielle :
trois huiles exposées aux salons de 1865
(« Environs du port de Lorient à marée
basse ») et 1870 (« Le calme » et
« En orient »), dont la trace est
perdue ; trois grands tableaux détenus par le musée
des Jacobins de Morlaix - France (« Carnac »,
« Un fait de guerre », « Vue de
Beyrouth ») ; un grand tableau représentant le
château ruiné de Beyrouth, adjugé à Nantes le 16 juin
2015, et qui a donc pris place dans une collection
particulière ; à cela s’ajoute une plume (« le
Pont-Neuf ») détenue par le musée de la compagnie
des Indes à Port-Louis - France. Cette courte liste ne
représente que quelques pourcents de l’œuvre de Charles
Longueville identifiée à ce jour.
Escadre d'évolution.
Longueville scul.
Imp. Delâtre
rue St Jacques Paris.
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